Le 20 février est la Journée mondiale de la justice sociale. Comme il est assez important de bien saisir la signification de ce terme lorsqu’on souhaite augmenter son impact social (et travailler son esprit critique), on s’est dit qu’on allait prendre deux minutes pour t’en jaser! 


Ce que ça veut dire

Selon les Nations Unies (ONU), “la justice sociale est fondée sur l’égalité des droits pour tous les peuples et la possibilité pour tous les êtres humains sans discrimination de bénéficier du progrès économique et social partout dans le monde.”

La justice sociale s'inscrit donc dans le respect des droits de l’homme, en favorisant l’accès, la participation et l’équité de tout un chacun, plus particulièrement des personnes victimes de discrimations basées sur:

  • la race* / l'ethnie

  • le genre

  • l’identité / l'orientation sexuelle

Ainsi que sur:

  • les croyances

  • l’âge

  • l’apparence physique

  • l’état de santé

  • la classe sociale

Tu trouves que la liste est longue?

Eh oui, voici l’héritage d’une société bâtie sur les vestiges de la colonisation (le blanc conquérant sauveur des peuples) et du patriarcat (l’autorité de l’homme dominant). Le modèle capitaliste sur lequel notre économie repose encourage aussi l’individualisme, plutôt que la solidarité sociale et l'action collective.

Ce que ça implique

Bon, colonisation, patriarcat et capitaliste, on n’y va pas de main morte!

Et bien, ces vestiges historiques teintent notre façon de vivre ensemble et érigent des barrières pour plusieurs, rendant inaccessible la réalisation de son plein potentiel. De plus, sans la force de l'action collective, il devient difficile de créer des changements durables dans la société.

Ainsi, la justice sociale vise à assurer une qualité de vie décente pour tous les humains, en tâchant d’assurer, entres autres, les éléments suivants:

  • Accès au système de santé

  • Accès aux programmes sociaux

  • Accès à une bonne éducation

  • Sécurité alimentaire 

  • Inclusion sociale

  • Autonomie économique

Simple comme bonjour, non?

Pas exactement. Comme on le disait plus haut, notre société est extrêmement hiérarchisée et prisonnière de nombreux biais cognitifs. C’est tout un travail de déconstruire ce système.

La mondialisation est un modèle qui reflète bien cette réalité. Les pays du Nord profitent des ressources (humaines, naturelles, économiques) du Sud, ne payant jamais le juste prix. Pour maintenir le rythme de vie occidental, les objets de consommation (ou les destinations touristiques) se doivent d'être à prix modique. Ceci favorise l’exploitation de la main-d’œuvre, la privant de l'autonomie économique et des avantages sociaux qui devraient lui revenir, et de la qualité de vie qui en découle.

Une multitude d'injustices se perpétuent également près de chez-toi. Au Québec, la lutte contre la pauvreté demeure au cœur des priorités, considérant qu’elle se retrouve à l’intersection de plusieurs formes d’inégalités. Ces dernières touchent plus particulièrement les personnes racisées*, les femmes monoparentales, les personnes vivant avec un handicap et les personnes âgées.

Ce que tu peux faire

D’abord, demande-toi: suis-je dans une situation de privilèges? Ce travail de fond est essentiel pour s’éveiller au monde qui nous entoure. Si la réponse est oui, c’est ta responsabilité de t’informer sur la réalité des groupes sociaux qui subissent la discrimination.

Si tu sens un bouillonnement intérieur en t’éduquant sur ces problématiques, c’est bon signe! Choisis une cause que tu souhaites défendre et pose les actions suivantes:

  • Parles-en avec ton entourage.

  • Abonne-toi aux comptes de personnes vivant ces formes de discrimination, et d’organismes qui défendent leurs droits, puis partage leur contenu.

  • Remets en question tes habitudes de consommation – soutiennent-elles des causes sociales ou équitables?

  • Implique-toi en faisant du bénévolat, des pressions sur ton conseil municipal, provincial ou fédéral.

  • Si tu en a les moyens, fais un don à ton organisme coup de cœur.

Pour les entreprises, les organismes et personnes oeuvrant dans le domaine des communications, adopter des pratiques de communication responsable fait aussi parti de la solution.

*À noter: Au sens biologique, les races n’existent pas. Au sens sociologique, les races sont construites par le racisme. Le racisme est un ensemble de mécanismes sociaux qui créent ou perpétuent des inégalités sur la base de la racialisation des groupes, favorisant le « privilégié » et défavorisant le « racisé ». La racialisation consiste à attribuer des caractéristiques négatives à des individus en raison de leur appartenance réelle ou supposée à un groupe perçu comme autre. - HAROUN BOUAZZI, cofondateur et coprésident de l'Association des Musulmans et des Arabes pour la Laïcité au Québec

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Petite intro à la communication responsable